C'est la montagne

Así es la montaña

C'est la montagne

Cuántos días gastados, tirados a la basuraCombien de jours usés, jetés à la poubelle
Cuántas noches quemadas en lo triste y grisCombien de nuits brûlées dans le triste et le gris
Antes de perder mi nombre, de que me corten las alasAvant de perdre mon nom, de me faire couper les ailes
He retomado el camino que lleva de vuelta a casaJ'ai repris le chemin qui ramène au pays
Es el final de la llanura, el final de la autopistaC'est la fin de la plaine, le bout de l'autoroute
Te adentras en medio de un desfiladero cerradoTu t'enfonces au milieu d'une gorge fermée
Y es la sombra y el frío, el árbol que se arqueaEt c'est l'ombre et le froid, l'arbre qui s'arc-boute
Antes de que se abra el valleAvant que s'ouvre la vallée
El pueblo no ha cambiado, aferrado a la pendienteLe village a pas bougé accroché à la pente
Con su pequeña escuela y las casas de maderaAvec sa petite école et les maisons de bois
Los balcones llenos de flores, la capilla pacienteLes balcons tout fleuris, la chapelle patiente
Y sobre ellos el sol que calienta los techosEt dessus le grand soleil qui réchauffe les toits
Entre los graneros de heno subí por la calleEntre les granges à foin suis monté la ruelle
¿Hay alguien por ahí que se acuerde de mí?Y a-t-il quelqu'un par là qui se souvient de moi
Ahí está Fernand que se detiene, Henri que me llamaVoilà Fernand qui s'arrête, Henri qui m'interpelle
'Así que vuelves por aquí'"Alors comme ça te revoilà

CORO:REFRAIN:
Está lejos de las ciudades y lejos de todoC'est loin des villes et loin de tout
Es la montaña y es nuestro hogarC'est la montagne et c'est chez nous
Es difícil y nos importa un cominoC'est difficile et l'on s'en fout

Los glaciares están arriba, y así ha sido siempreLes glaciers sont en haut, et ça depuis toujours
Y los torrentes rugen, las cumbres y las rocasEt les torrents qui grondent, les pics et les rochers
Y la gente es igual a todo lo que les rodeaEt les gens sont pareils à tout ce qui les entoure
Duros y listos para luchar tanto como para cantarDurs et prêts à se battre aussi bien qu'à chanter
Fui a saludar a mis dos viejas vecinasSuis allé saluer mes deux vieilles voisines
Siempre tan valientes, apenas más encorvadasToujours aussi vaillantes, à peine plus courbées
Como si en la penumbra de su cocinaA croire que dans la pénombre de leur cuisine
El tiempo pasara, pero a mediasLe temps coule, mais qu'à moitié
Dicen que el verano pasado vinieron algunos turistasParaît que l'été dernier sont venus quelques touristes
Que miraron por todas partes, que tomaron algunas fotosQu'on regardé partout, qu'ont pris quelques photos
Con la primera nevada, la esposa del mecánicoA la première neige la femme du garagiste
Siguió a su amor, un albañil de PortoA suivi son amour, un maçon de Porto
Los viejos suspiraron en su antiguo lenguajeLes vieux ont soupiré dans leur ancien langage
Encogieron los hombros, otra que se vaZ'ont haussé les épaules, encore une qui s'en va
Pero se necesita mucho más para perder el corajeMais il en faut bien plus pour faire perdre courage
A los pocos locos que se quedan ahíAux quelques fous qui restent là

COROREFRAIN

Encontré a Willy, en el café de la plazaJ'ai retrouvé Willy, au café sur la place
Muy contento de haber pasado otro inviernoBien content d'avoir passé encore un hiver
'No es para mi edad, la tormenta y el hielo"Ça n'est guère pour mon âge, la tempête et la glace
¡No hablemos más de eso! ¡Germaine! trae otro vaso'N'en parlons plus! Germaine! apporte un autre verre"
Ahí está Norbert y Marianne, Pierre con su bigoteVoilà Norbert et Marianne, Pierre derrière sa moustache
Y François y Michel que se limpia los zapatosEt François et Michel qui racle ses souliers
¿Cómo van los campos y cómo van las vacasEt comment vont les champs et comment vont les vaches
Y los jardines y los proyectos?Et les jardins et les chantiers?
Contra la ventana se posó la noche oscuraContre la fenêtre est venue se poser la nuit noire
Y seguíamos hablando de íbices, de cazadores furtivosEt l'on parlait encore de chamois, de braconne
Cuando Marianne sacó del fondo de nuestra memoriaQuand Marianne a sorti du fond de notre mémoire
Una canción que había olvidado desde hace treinta otoñosUne chanson que j'avais oublié de puis trente automnes
Entonces pensé que la vida era hermosaAlors je me suis dit que la vie était belle
Había recuperado mis alas, había recuperado mi nombreJ'avais retrouvé mes ailes, j'avais retrouvé mon nom
Bajo la luna inmóvil subí por la calleSous la lune immobile suis remonté la ruelle
Con mucha luz en mi frenteAvec plein de lumière dans mon front